« A bientôt 50 ans, il est temps que je me mette à l’IA pour me repositionner » : au cœur de l’extension school de l’ESCP – Challenges

REPORTAGE – La prestigieuse école parisienne organisait, la semaine dernière, le séminaire de rentrée de la première promotion de son extension school, nouvelle école dédiée à la formation online de cadres intermédiaires, sans sélection.

Certains sont arrivés en avance et profitent sur le parvis de l’ESCP des premiers rayons de soleil du printemps, encore timides. D’autres se faufilent à travers la horde d’étudiants et de professeurs filtrée par les contrôles sécurité de l’entrée du nouveau campus de l’école, situé porte de Champerret (XVIIe arr.). Au sous-sol, l’amphithéâtre Jean Monnet est déjà presque plein.

Une soixantaine de femmes et d’hommes âgés de 30 à 66 ans s’y installent, dans une ambiance de rentrée, feutrée et studieuse. En comptant les participants connectés à distance, ils sont 100. Venus des quatre coins de la France, ils sont consultants, coachs, responsables RH, cadre en reconversion ou manager dans l’industrie pharmaceutique. Peu le savent mais ils vont devenir dans quelques minutes les premiers cobayes de la prestigieuse école post-prépa parisienne (classée 2e de notre palmarès 2025).

Deux certificats pour commencer

Ce jeudi 20 mars démarrent les premiers cours au sein de la toute nouvelle Extension School de l’ESCP, une école de formation professionnelle online spécialement dédiée aux cadres intermédiaires, à prix abordables. Les trois quarts ont opté pour le module « Piloter la transformation digitale avec l’IA », les autres pour celui dédié à la maîtrise des « outils de la transition écologique ».

A la clé, une formation certifiante de 150 heures sur 8 mois en ligne avec 3 trois jours de présentiel, pour « networker » comme aujourd’hui. Au programme ce jeudi : une table ronde sur les enjeux actuels de transformation au sein des organisations suivie d’une présentation des programmes et de premiers échanges entre cohortes.

Ovni débarqué des Etats-Unis

L’extension school est un ovni méconnu sur le marché français et européen. Sur le continent, seule l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) en a ouvert une en 2018. Le modèle est né outre-Atlantique, dans les grandes universités américaines comme Berkeley ou Harvard. C’est justement lors d’une formation personnelle à la Harvard Business school en 2014, que Léon Laulusa, directeur général de l’ESCP, a découvert le concept. « Sans prérequis de diplômes, les adultes y avaient accès à des formations courtes trois fois moins chères en cours du soir », se souvient-il depuis son vaste bureau du 10e étage avec vue panoramique sur Paris.

Il ressort l’idée de ses cartons à son arrivée en tant que DG en 2023. La direction de la très sélecte école parisienne cherche alors à accélérer sur l’ouverture sociale, elle qui ne compte alors que 9 % de boursiers Crous dans son programme grande école post-prépa.

4 850 euros la formation

Cette extension school est loin d’être la première incursion de l’établissement dans la formation continue, qui lui procure déjà 18 % de ses revenus (196 millions d’euros cumulés en 2024). Depuis des années, un catalogue d’une quinzaine de programmes et diplômes (Mastères spécialisés, Executive MBA…) dédiés aux cadres dirigeants est accessible, à condition d’y mettre le prix – 88 000 euros pour l’EMBA – l’énergie (24 mois de formation pour l’Exécutive MS « Manager les organisations à risques ») et de remplir certains prérequis (anglais courant, ancienneté à des postes de direction, bac + 5…).

Avec cette nouvelle école, c’est tout l’inverse que l’ESCP propose. Les tarifs tombent à 4 850 euros, afin d’être intégralement finançables par le compte personnel de formation (CPF) dont le plafond est fixé à 5 000 euros. A ce prix-là, les promotions ne ressortent pas avec un diplôme mais un bloc de compétences professionnel. Et aucune sélection n’est imposée à l’entrée, si bien que plusieurs apprenants dans l’assemblée ce jour-là n’ont jamais suivi d’études supérieures. « A l’heure où l’obsolescence des connaissances s’accélère, c’est une fierté de s’adresser à un public plus large », s’autocongratule le directeur.

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