Où en est l’égalité professionnelle en ce début 2025 ? État des lieux avec Florence Chappert et Karine Babule de la Mission Egalité de l’Anact.

Où en est-on sur l’égalité salariale ?
Les inégalités de salaires sont moins qu’avant la conséquence de discriminations directes : pour un même poste, on recrute moins souvent des femmes et des hommes à des salaires différents et les pertes d’augmentation liées au congé maternité sont davantage compensées.
Les inégalités de rémunération qui persistent s’expliquent surtout par des raisons structurelles liées à la répartition des métiers et des postes dans l’entreprise selon le sexe.
Les classifications sous-valorisent encore les emplois à prédominance féminine. Quant aux systèmes de reconnaissance, ils restent davantage pensés pour les métiers occupés par des hommes : avec par exemple, les primes liées à la pénibilité physique, la règle de l’ancienneté, les heures supplémentaires.
Les inégalités sont aussi enracinées dans les organisations du travail avec, par exemple, des cadences dimensionnées pour des hommes jeunes en bonne santé, de longues journées pour les postes de management et des horaires atypiques aux postes occupés surtout par des femmes.
Les TPE-PME sont particulièrement concernées par les inégalités structurelles avec l’impression de manquer de marges de manoeuvre pour les résoudre. Pour les aider à trouver les mesures adaptées, l’Aract Paca a conçu avec des entreprises qu’elle a accompagnées le guide « De l’Index de l’égalité professionnelle aux mesures correctives : guide de bonnes pratiques pour les PME ».
Et qu’en est-il de l’égalité en matière de santé et de conditions de travail ?
Les conditions de travail et la santé au travail sont les parents pauvres des démarches d’égalité professionnelle ! Ces thèmes sont peu traités dans les diagnostics et les négociations, alors que les indicateurs sont moins bons pour les femmes que pour les hommes.
La proportion de salariés absents pour des raisons de santé reste de 30 à 40 % plus élevée pour les femmes, quel que soit l’âge, et tout particulièrement entre 25 et 34 ans. Cette inégalité s’explique surtout par le cumul des contraintes de travail dans les emplois occupés par les femmes. Et, dans une moindre mesure, par les arrêts maladie associés aux questions de santé féminine (grossesse, endométriose, ménopause, cancer du sein qui arrive plus tôt que le cancer de la prostate).
Les femmes sont aussi surexposées aux troubles musculosquelettiques, à la souffrance psychique, aux risques psychosociaux, et aux violences sexistes et sexuelles au travail. Le nombre d’accidents du travail des femmes augmente, par ailleurs, depuis 20 ans alors que celui des hommes diminue. Dans les secteurs à prédominance féminine, on observe à la fois une hausse des taux de fréquence et de gravité de ces accidents.
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