Concilier vie personnelle et travail : le fléau silencieux qui frappe les cadres – L’Express

Management. D’après une étude de l’Apec, les mères seraient les plus impactées négativement par la parentalité. En cause : une charge mentale qui peine à être répartie.

37 % des cadres parents disent peiner à concilier vie professionnelle et personnelle, soit 10 points de plus que leurs confrères. Publiée ce mercredi 3 septembre, l’étude de la Direction des Données et Etudes (DDE) de l’Apec réalisée en avril dernier par la société Dynata auprès de 2005 cadres, montre que la parentalité reste un puissant facteur de tension : plus les enfants sont jeunes, plus l’équation se complique. Elle décrit un quotidien où la vie personnelle des cadres parents est mise sur pause, allant jusqu’à profondément impacter leur horizon de carrière. Si le télétravail apporte de la souplesse dans l’organisation, il ne compense pas l’inégale répartition de la charge mentale, qui pèse encore majoritairement sur les mères.

Une vie personnelle sous tensions

Ce qui luit d’évidence a été quantifié par l’Apec : être cadre et parent d’un enfant mineur accroît sensiblement la difficulté à concilier vies personnelle et professionnelle. 37 % des cadres parents interrogés ont déclaré peiner à équilibrer les temps de vie, soit 10 points de plus que les autres cadres. La pression n’épargne ni les pères (37 %) ni les mères (39 %), et fluctue selon l’âge des enfants : 41 % chez les parents d’enfants de 6 à 10 ans, 45 % lorsque les enfants ont moins de 6 ans. « Le ressenti peut être amoindri par la perception de revenus élevés au sein du foyer ainsi que la possibilité de recourir à des relais », souligne l’étude.

Pour beaucoup, les conséquences se voient sur la vie personnelle : sept mères sur dix et six pères sur dix disent ne pas réussir à s’accorder du temps pour le sport, les loisirs ou la vie sociale. Résultat : les parents repoussent nettement plus souvent que les autres cadres des soins médicaux, une tendance amplifiée par la présence d’enfants en bas âge.

Les carrières des femmes freinées

La vie professionnelle est également impactée : 44 % des cadres parents manquent des moments informels (pots, afterworks). Une proportion qui bondit à 53 % avec des enfants de moins de 6 ans, contre 35 % chez les autres. Davantage d’entre eux disent quitter des réunions avant la fin, décliner des projets ou des formations.

Les conséquences se font sentir sur l’horizon de carrière : trois parents sur dix estiment rater des opportunités telles que des évolutions ou des promotions, soit 7 points de plus que les autres cadres. Par exemple, 31 % ont déjà renoncé à changer d’entreprise et 13 % à une promotion interne à cause de leur rôle de parent.

Face à cela, le besoin est clair : la souplesse organisationnelle arrive en tête (49 %), suivie d’autorisations d’absence spécifiques liées à la parentalité (34 %) et de garde-fous pour l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle (33 %) comme le droit à la déconnexion ou l’absence de réunions après 18 heures. 

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