La multiplication d’applications comme Todoist, visant à accroître notre productivité, serait le symptôme d’une nouvelle forme de procrastination active, donnant lieu à une nouvelle industrie : l’industrie de la procrastination. Analyse d’Emma Carenini, agrégée de philosophie, fondatrice de l’agence Phronimos, ancienne conseillère en cabinet ministériel et autrice de « Soleil, Mythes, histoire et sociétés » (Le Pommier).

Il existe deux types de procrastinateurs. Le premier est bien connu ; c’est un paresseux. Il retarde la tâche pour ne pas avoir à la faire. Il est de mauvaise foi, s’invente des excuses pour allonger le loisir ou l’oisiveté. Mais il existe un autre type de procrastinateur moins connu : le procrastinateur industrieux, qui ne recule pas devant la tâche, au contraire – il la considère avec beaucoup d’attention, la prépare, la place dans une zone quasiment sacrée. Ce genre de procrastinateur donne lieu à une nouvelle industrie : l’industrie de la procrastination.