Comment les usagers des messageries instantanées appréhendent-ils les risques de cet usage sur leur vie privée et quelles stratégies développent-ils pour les contrer ? C’est ce qu’ont demandé deux sociologues du CNRS à un panel d’utilisateurs plus ou moins menacés.
En cette période d’épidémie et de confinement, WhatsApp permet à bon nombre d’entre nous de rester en contact avec ses proches tout comme divers autres systèmes de messagerie sécurisée ou chiffrée, à l’image de Signal, Telegram ou Wire. Malgré les critiques du lanceur d’alerte Edward Snowden à son égard, WhatsApp reste la plateforme la plus utilisée au monde avec plus de 2 milliards d’utilisateurs. Celui qui révéla la surveillance mondiale d’Internet à laquelle se livrait la NSA estime en effet que le chiffrement de bout en bout intégré à l’application depuis 2016 n’est pas un gage de confidentialité suffisant.
Mais comment ceux qui communiquent via ces messageries appréhendent-ils les risques que cela leur fait courir ? Pour tenter d’y répondre, deux chercheuses du Centre Internet et Société (CIS) du CNRS se sont entretenues avec près d’une centaine d’utilisateurs aux profils très différents : militante pour les droits de l’homme iranienne, journaliste ukrainien se rendant régulièrement en Crimée, formateur en sécurité informatique russe, responsable d’association écologiste allemand, organisateur d’un festival autrichien dédié à la promotion de l’Internet libre, etc.
Source : Le chiffrement des messageries passé au crible des sciences sociales | CNRS Le journal