La chercheuse en management Isabelle Barth revient sur l’éviction d’Isabelle Kocher de la direction générale d’Engie pour cause de “manque d’intelligence émotionnelle”.
Il y a quelques semaines, Isabelle Kocher, seule dirigeante d’une entreprise du CAC 40, était écartée de la direction d’Engie pour un motif inédit : le “manque d’intelligence émotionnelle”. Cette explication signe une véritable disruption dans le monde de la gouvernance et du management des entreprises. Notre propos n’est pas ici de débattre du fond de cette éviction, mais plutôt de nous livrer au décryptage des signaux qu’elle envoie. Que nous dit l’irruption sur la place publique d’une compétence managériale jusque-là cantonnée aux cercles des experts en recrutement et en ressources humaines ?
Nous en retenons trois leçons :
- L’impérieuse nécessité de renouveler la grammaire managériale pour affronter les évolutions d’un monde perçu comme de plus en plus complexe et incertain;
- L’urgence de définir des notions centrales comme l’intelligence émotionnelle ou les soft skills devant les dangers qu’entraînent la confusion et le flou;
- Enfin, le cas Kocher nous amène à explorer le côté obscur de telles notions, et à inciter à la vigilance quant à leur mobilisation et leur mise en œuvre. En clair, aurait-on utilisé le même argument pour licencier un homme?
Source : Le manque de “savoir-être”, un nouveau motif de licenciement ? – Capital.fr